La Douille #20 – Travaille d’abord et ne te paye jamais
Pacte d'associés, investisseurs, rémunération
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Quand David a lancé sa boîte de dév, il avait 1000 idées à la seconde.
Il met beaucoup de choses en place pour rentrer des contrats.
Très intelligent, très audacieux, il a très vite été repéré par un premier investisseur qui lui dit « je te file 100k pour 20% de la boîte ».
Il prend cet argent.
Il fait grossir la boîte, recrute, prend des locaux plus sympa et le CA ne cesse de monter, doucement mais sûrement.
Puis, son premier investisseur lui présente un copain investisseur qui lui propose de mettre 170k pour 15% de la boîte.
Il prend cet argent.
Cette fois, il conclut avec eux un pacte d’actionnaires. Un document assez simple car tout ça se fait « à la cool » sans prise de tête et toujours avec le minimum de frais possible.
L’ambiance est bonne, les investisseurs pas trop relou et de toute façon David sait les gérer, sait leur dire ce qu’ils ont besoin d’entendre et très souvent, il s’écrase.
Il sait mettre son égo de côté, lui c’est un fonceur, il a besoin de faire des trucs et d’être à fond, pas de temps à perdre avec du blabla.
Pendant les premières années David se verse un peu d’argent, le nécessaire pour vivre tranquillement mais sans trop de superflu. Ce n’est pas vraiment sa première motivation.
David bosse énormément et les 1000 idées la seconde continuent. Il fait quelques conneries, mais sait se refaire.
Mais sa vie perso change. Il devient papa, une première fois, puis une deuxième fois.
Sa boîte c’est sa vie, il est tous les jours à 100% pour lui et pour ses équipes et il se dit « tiens, mais y a de l’argent dans la boîte, je pourrais me payer largement plus ».
Il décide de se verser une rémunération un peu plus importante. Il se rajoute 25k par an. Aucune exagération. Il aurait prendre largement plus sans que cela ne mette en péril l’évolution de la société.
Parallèlement, ses investisseurs s’impatientent car leurs investissements n’étaient pas gratuits : ils veulent un retour sur investissement (la base : l’argent n’est jamais gratuit et les investisseurs prennent + qu’une banque).
Alors un jour David est très heureux de leur annoncer que, ça y est, ça s’accélère il a décroché deux gros contrats. 2x 280.000 euros. C’est un vrai tournant pour la boîte. Un changement de league.
Son enthousiasme est vite stoppé par la réaction de ses deux investisseurs qui commencent à regarder de plus près les comptes et constatent que David a augmenté sa rémunération sans les prévenir.
Et là c’est le clash. Les investisseurs lui demandent de rembourser à la société 45k qui correspondent au surplus de rémunération qu’il s’est versé sans leur faire valider cette décision.
En ont-ils le droit ?
Il y a cette ligne dans les statuts de la société qui prévoit que la rémunération du président doit être votée en assemblée générale.
David est majoritaire. Mais il n’a jamais fait ni voter ni ratifier son changement de rémunération.
Et puis il y a aussi une ligne dans le pacte avec un engagement de versement de dividendes qui n’a jamais été correctement appliqué.
Les deux investisseurs le menacent et David se prend quelques insomnies.
Alors David décide de rembourser.
Il fait un crédit pour rembourser sa propre boîte. Rembourser de l’argent qu’il n’avait pourtant pas volé.
Mais c’est aussi ça faire entrer des investisseurs et mal négocier dès le départ son pacte et ses statuts de société.
L’histoire aurait pu s’arrêter là mais nous savons que vous voulez la suite (d’ailleurs merci infiniment pour les messages que l’on reçoit au sujet de La Douille)
Pour être sympas on va vous le dire : ça a été le déclic pour David. Il en a eu marre de se faire vicos par ses associés et il nous a consulté pour entrer en négociation avec eux. Il nous a demandé d’analyser leur réel pouvoir de nuisance sur lui et sa boîte pour lui permettre de partir en négociations avec eux et les sortir.
Après quelques semaines de négociation, il a pu les sortir mais on ne va pas vous mentir… Cette paix a eu un prix.
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C'est mon côté enfant, j'aime bien quand à la fin le gentil gagne...