Bienvenue dans le vingt-troisième épisode de La Douille, la newsletter qui raconte le droit.
Pour nous soutenir :
We need YOU : On recrute un.e avocat.e en IT/RGPD, aidez-nous en likant ou partageant l’annonce.
On est déjà + 1,695 dans la communauté de La Douille. Rejoignez-nous
Quel est le point commun entre une caméra augmentée et Dépêche mode ?
Les répétitions. (Non, cet épisode ne commence pas par une blague Carambar).
Pour la première fois, au concert du Dépêche mode du 5 mars 2024 à l’Accor Arena, des caméras augmentées ont été utilisées en condition réelles.
Ce concert a été la grande répétition générale avant leur déploiement pour les Jeux Olympiques.
L’organisation des JO est le prétexte pour déployer de nouveaux dispositifs de sécurité et limiter la liberté d’aller et venir.
Voici 3 mesures de sécurité phares qui ne vont probablement plus jamais sortir de nos vies :
1. Les caméras augmentées
Une caméra augmentée est une caméra classique reliée à un système d’IA qui sait analyser les images qu’elle capture.
Ces caméras sont désormais totalement opérationnelles dans les rues parisiennes (et pas seulement).
L’IA est entrainée pour détecter 8 évènements :
la présence d’objets abandonnés
la présence ou l’utilisation d’armes
le non-respect par une personne ou un véhicule du sens de circulation
le franchissement ou la présence d’une personne ou d’un véhicule dans une zone interdite ou sensible
la présence d’une personne au sol à la suite d’une chute
un mouvement de foule
une densité trop importante de personnes
un départ de feu
Aux JO de Tokyo en 2020, il y avait le même type de techno avec en plus de la reconnaissance faciale.
John, on t’a vu, on sait que c’est toi qui a lancé le mouvement de foule !
Ici, reconnaître qu’un véhicule a pris un sens unique à l’envers pour aller se garer plus vite on dit oui, mais mettre automatiquement une amende à celui qui le conduit, ça jamais (on est quand même le pays des droits de l’Homme, faut pas déconner).
Ça c’est le discours 2024.
Mais évidemment les caméras vont être conservées après les JO pour assurer la sécurité des salles de concerts, stades, etc. La loi permet leur utilisation jusqu’au 31 mars 2025… jusqu’à la prochaine loi pour repousser la deadline.
2. Les scanners corporels
Un scanners corporel est un portail à ondes qui permet de détecter les objets dangereux en évitant la palpation manuelle.
Jusqu’à présent, ils étaient réservés aux aéroports. Depuis les JO, la loi l’autorise pour gérer les accès à toute manifestation de plus de 300 spectateurs.
On vous rassure, la CNIL (l’autorité publique en charge de la protection des données personnelles) a prévu qu’on peut toujours refuser et dire qu’on préfère la fouille manuelle (mais du coup vous arriverez les derniers au concert).
3. Les QR codes
A priori, le parisien moyen n’a toujours pas compris la différence entre une zone grise ou une zone rouge.
En revanche, il sait qu’il doit prendre son pass « Jeux » s’il veut continuer à aller dans son restaurant préféré dans le Marais.
La mise en place du dispositif repose sur un arrêté de 2011 qu’on a modifié. Le ministère de l’intérieur peut maintenant avoir accès aux photos, copie des titres d’identité et justificatifs d’accès.
Et ce n’est pas le seul, car certaines de ces données pourront aussi être transmises à l’organisateur de l’évènement pour faciliter les accès.
On prend le pari que dans 10 ans, ces trois technos feront partie de notre quotidien.
D’ailleurs, plusieurs start-ups commencent à proposer des services de caméras augmentées pour détecter les déchets abandonnés ou le dépôt sauvage.
A tous ceux qui pensent encore que le RGPD ne sert à rien, sachez que c’est grâce à lui qu’on ne peut pas dépasser les bornes des limites. Et comme l’utilisation des technologies et de l’IA n’en est qu’à son début, c’est peut-être pas plus mal qu’il existe pour garder encore un peu de liberté.
Des News de Blast Avocat·es (et sa team) :
Vous commencez à nous connaître, on aime casser les codes de la profession.
Mais cette fois on s’est un peu emballées (apparemment).
On vous l’a annoncé dans l’épisode 18, il va y avoir du changement chez nous. On travaille sur notre branding en ce moment (quand on s’est lancées ce n’était pas vraiment notre priorité).
Refondre son identité inclut de changer de nom (vous faites partie des VIP à être au courant en avant-première).
Sauf que nos prestataires ont tellement voulu nous proposer du disruptif que le nom qu’on a choisi a été refusé par l’ordre des avocats (#truestory).
To be continued 😊
A dans deux semaines, d’ici là n’oubliez pas de liker et partager la Douille pour nous soutenir.
Vous avez une expérience à partager ?
Racontez-nous vos douilles ou les sujets sur lesquels vous avez peur de vous faire douiller.
Pour ça commentez ce post ou écrivez-nous.
Stay tuned,
Bonjour Mesdames,
Vous avez bien résumé les choses. Les prétextes de la temporarité et des états d'exceptions deviennent systématiquement des états permanent (CF vigie pirate). Je crains au fond que le QR code version covid n'ait pas choqué assez de gens alors que une fois ce dispositif mis en place, il peut être redécliné ad nauseam, un peu comme les émissions de chants, de cuisine ou encore de téléréalité.
J'en profite pour vous remercier pour votre newsletter qui est toujours un plaisir à lire.
Cheers.
Mathias